Je déménage ma collection

     Voici le casse-tête de nombreux collectionneurs. Combien de fois ai-je entendu des amis collectionneurs inquiets à l’idée de déménager leurs cactus. Je viens d’être confrontée à ce problème et à toutes les questions qui s’y rattachent. Comme eux, je me suis demandée comment certaines de mes plantes allaient survivre à ce long voyage. Comment j’allais transporter les plus volumineuses et les plus fragiles. Aujourd’hui, elles sont arrivées dans leur nouvel espace de vie et je vais vous expliquer en quelques mots comment s’est déroulée cette opération.

Le transport :

      La question principale est la suivante : comment je déménage autant de pots en un minimum de voyages et avec le minimum de casse? Pour éviter la casse, mieux vaut les déménager soi-même que de les confier à un déménageur, car s’il fait attention lors du chargement, on ne connaît pas sa façon de conduire or, il est préférable d’éviter les trous et de ne pas prendre les virages trop sèchement afin de ne pas trop chahuter les plantes surtout les plus petites dont l’enracinement est parfois limité. Vous connaissez le proverbe «on n’est jamais si bien servi que par soi-même». Dans notre situation, il s’applique complètement. Nous avons par conséquent loué un petit camion qui nous a permis de transporter non seulement les plantes, mais aussi des objets auxquels on tenait particulièrement. Pour ma part, je me suis procurée des caisses de taille identique sur les marchés pendant plusieurs mois afin de pouvoir les empiler. Il faut essayer de trouver des caisses profondes et solides et ce n’est pas si simple. Des caisses peu profondes conviennent aux petites plantes, mais il faut absolument qu’elles soient résistantes, il n’est pas question que la caisse vous reste entre les mains une fois chargée.
Une fois les bonnes caisses réunies, d’autres difficultés apparaissent.

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Il y a toujours la ou les plantes qui vous empoisonnent, car elles sont trop grosses et trop lourdes pour rentrer dans une caisse. Celles-ci devront voyager bien calées. Et là, on peut y passer du temps avant de trouver la solution adaptée.
Il y a aussi les jeunes semis de l’année qui n’aiment pas être chahutés.

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Et il ne faut pas oublier non plus les plantes fragiles et toxiques comme les Euphobes par exemples auxquelles il faut prêter particulièrement attention afin de ne pas endommager l’épiderme. Si malencontreusement une plante est éraflée, attention à l’écoulement du latex.
Il se trouve que le camion n’a pas permis de tout emmené, il y a trop de plantes. Étant donné que la voiture devait également déménager, elle s’est elle aussi retrouvée remplie de pots et de caisses.
L’avantage de transporter soi-même les objets fragiles, c’est dans le cas où vous entendez bouger pendant le trajet, vous vous arrêtez et vous rétablissez la situation avant la catastrophe.

Le cadre :

      Viennent ensuite les questions liées à l’adaptation. Vos plantes ont l’habitude d’une certaine température et d’un certain éclairage qui facilitent leur développement et leur floraison. La question est de savoir comment elles vont s’adapter à un éclairage différent et à une température qui peut elle aussi variée surtout pour celles qui passent l’hiver en abri froid.
Il faut savoir que les professionnels se posent les mêmes questions d’adaptation lorsqu’ils sont contraints de déménager une serre ne serait-ce que de quelques mètres et ce dès l’instant que l’exposition n’est pas tout à fait identique.

L’impact peut être particulièrement important sur la floraison. Pour ma part, j’ai déjà rencontré le problème avec une orchidée lors du précédent déménagement. Elle est restée plusieurs années sans fleurir. D’ailleurs, elle a de nouveau été du voyage. Je suis bien incapable actuellement de connaître sa réaction. Va-t-elle fleurir l’hiver prochain ? Je pourrai vous en dire un peu plus à ce sujet dans quelques mois.

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Soi-même :

      Pour soi-même, c’est aussi une nouvelle organisation et probablement des découvertes, bonnes et moins bonnes. Il faut trouver de la place pour l’été et il faut réfléchir au meilleur emplacement pour l’hiver (proximité d’une fenêtre et éloignement des radiateurs).
Il est très difficile aujourd’hui de savoir comment chaque plante va réagir. Pour le moment, le soleil est présent tous les jours, les plantes n’y étaient pas habitées. Elles connaissaient auparavant et tous les mois de l’année de longues journées de grisaille. La différence de luminosité est un élément très important qui devrait avoir un impact sur la croissance et sur la floraison. Il fait aussi plus chaud en moyenne à l’extérieur ce qui se répercute à l’intérieur à cette saison intermédiaire où nous n’avons pas encore de chauffage. Le taux d’humidité ambiant est également plus faible.

     Ce que je peux vous dire avec certitude actuellement, c’est que l’ensemble des plantes a effectué un bon voyage. Une Euphorbe a pris un petit coup sans conséquence et le semis de Rebutia violaciflora a été un peu secoué. Les plantules n’en n’ont apparemment pas souffert. Il me reste maintenant à attendre. C’est la période où les plantes vont entrer en sommeil, je ne serai donc fixée sur leur adaptation que l’été prochain.
Si vous avez-vous-même déménagé des plantes, n’hésitez pas à nous faire partager vos expériences. Si vous projetez de déménager et que vous avez besoin de conseils, je tenterai de vous aider.

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