Voici la période des vacances et quelques souvenirs d’enfance et d’adolescence me reviennent en mémoire.
C’est l’été, une période de l’année associée à la légèreté, j’ai donc envie de vous partager des moments croustillants.
Le cadre
Mes parents possédaient un terrain de jardinage de 2000 m² à environ 3 km de notre domicile. Inutile de vous préciser que pour entretenir une telle surface, il faut y passer du temps. Par conséquent, de début mars à fin octobre, mon père y était tous les jours ou plus exactement tous les soirs après le travail. Avec ma mère, nous y étions aussi très régulièrement, notamment le week-end d’avril à septembre. Le terrain présentant différentes qualités de terre se prêtait à une culture très variée. Nous y récoltions des fruits et légumes tout à fait classiques tels que des tomates, des pommes de terre, des haricots, des fraises, des framboises, mais aussi des fruits et légumes moins adaptés à la région ou qui exigent une terre spécifique. Nous avions ainsi des asperges qui poussent dans un substrat sableux, des abricots qui normalement poussent à plusieurs centaines de kilomètres plus au sud, des melons qui eux aussi sont plus connus pour pousser dans la moitié sud que dans la moitié nord de la France. Soit, il y a bien quelques secrets pour obtenir des abricots ou des melons dans une région qui ne leur correspond pas.
Quelques souvenirs
A chaque printemps, le salon se transformait en serre de jardin. Les caisses à poisson se multipliaient avec dans chacune des semis de tomates, de concombres, de cornichons, de melons, de géraniums, etc. Les caisses étaient installées sur des planches, elles-mêmes positionnées sur les bras des fauteuils et de la table basse. J’avais pour mission chaque matin avant de partir à l’école d’arroser tout ce petit monde. Chaque plantule était ensuite repiquée dans un pot individuel et placée dans un châssis positionné sur la terrasse. Enfin, quand tout risque de gel était écarté, chacun trouvait sa place dans le jardin.
Avec le début de l’été, venait la récolte des premières pommes de terre. Nous choisissions alors un samedi ou un dimanche pour faire un feu dans le jardin par beau temps et pour faire cuire quelques pommes de terre nouvelles dans la braise.
Les vacances
L’été venu, nous partions comme tout le monde en vacances. Le jardin restait alors à l’abandon durant environ deux semaines pendant lesquels les légumes devaient compter sur la générosité du ciel. Heureusement, nous habitions une région plutôt arrosée, y compris en été. Les légumes les plus gourmands en eau se trouvaient dans la terre bien lourde et bien grasse, par conséquent, le peu de pluie qui tombait leur était profitable quelques jours. Il n’était pas question de brancher un arroseur automatique, le terrain étant trop grand. De plus, ces appareils devaient être moins courants à l’époque qu’aujourd’hui. Une année, il n’était pas tombé une seule goutte d’eau sur notre lieu de vacances et mon père se désespérait pour son jardin. Ceci étant, ce n’était pas la première fois qu’il en était ainsi. De retour à la maison, nous partons aussitôt voir comment se portaient nos fruits et légumes. Au moment de monter en voiture, je dis à mon père : « tu ne prends pas la remorque ? ». Il me répond : « arrêtes de te fiche de moi, tout va être brûlé ». Je lui dis : « oui, comme d’habitude ». Et arrivé sur place, tout était parfaitement verdoyant. Nous avons passé une demi-journée à trois à cueillir. Les bassines de tomates, les bassines de haricots, les bassines de fraises, les courgettes, les concombres, les melons, les bassines de cornichons, etc s’entassaient au bout des allées. En fin de matinée, j’ai été cherchée la remorque de vélo pour ramener l’ensemble vers la cabane et la voiture. Là, nous avons été obligés de trier et de laisser des légumes dans la cabane. Il y en avait beaucoup trop pour rentrer dans le coffre d’une R5. C’est ainsi que j’ai fait le voyage retour avec des courgettes sous les pieds. Il suffisait en fait d’un orage par semaine pour que tout ce petit monde prolifère.
Les incidents
Il nous est aussi arrivé quelques catastrophes telles que les carottes qui, un jour d’orage se sont retrouvées chez le voisin. Mon père cherchait ses carottes tandis que le voisin ne comprenait pas pourquoi il en poussait chez lui alors qu’il n’en avait pas planté. C’est l’inconvénient des terrains en pente.
Je pourrai vous en raconter bien d’autres, mais je vais m’arrêter là.
Peut-être avez-vous aussi quelques souvenirs amusants de plantation ? Alors, n’hésitez pas à nous les partager.